La justice sénégalaise a émis un mandat d'arrêt international contre Juan Branco, avocat français de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko. Juan Branco avait menacé de lancer un mandat d'arrêt international contre le président sénégalais Macky Sall et des membres de son gouvernement. Ces menaces ont suscité une vive réaction de l'État sénégalais, notamment après les violences survenues en juin dernier.
Le procureur de la République a expliqué sa décision en affirmant que les déclarations et les écrits de Juan Branco relevaient de faits qualifiés de crimes et de délits. L'État sénégalais a décidé de contre-attaquer après avoir laissé le terrain à un avocat médiatisé qui a remis en question sa crédibilité.
Cette affaire révèle une possible coordination entre Emmanuel Macron et Macky Sall pour neutraliser Juan Branco, considéré comme une gêne pour la France et ses intérêts en Afrique. Peu de temps après le lancement du mandat d'arrêt international par la justice sénégalaise, le Quai d'Orsay (ministère français des Affaires étrangères) a déposé une plainte contre Juan Branco, l'accusant de mettre en danger des fonctionnaires français basés au Sénégal en divulguant leur identité. L'avocat interprète cette plainte comme une forme d'intimidation.
La posture de Juan Branco dans la crise politique qui secoue le Sénégal depuis un an et demi met l'État dans une situation inconfortable. Il a réussi à internationaliser une affaire politique que le gouvernement de Macky Sall cherchait à étouffer. Sa plainte déposée auprès de la Cour pénale internationale pourrait nuire à l'image de Macky Sall et compromettre ses perspectives d'avenir. De plus, Juan Branco a contribué à redonner à Ousmane Sonko, l'opposant politique, une stature de leader international, renforcée par une interview très médiatisée accordée à France 24.
Emmanuel Macron et Macky Sall semblent persuadés que la meilleure façon de neutraliser Juan Branco politiquement est de l'accabler juridiquement. Cette stratégie vise à briser son élan, à le faire reculer et éventuellement à permettre à l'État sénégalais de porter un coup final à un homme considéré comme une menace pour la France et ses intérêts au Sénégal.
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