L'Europe fait face à une situation préoccupante alors que les achats de gaz russe connaissent une augmentation significative de 40%, atteignant un montant prévu de 5,3 milliards d'euros pour l'année 2023. Ces chiffres alarmants ont été révélés par une enquête menée par le cabinet Kpler et relayée par l'ONG de développement durable Global Witness, et rapportée par Le Figaro le 30 août.
Le contexte est d'autant plus complexe que cette augmentation survient un an et demi après le déclenchement de la guerre en Ukraine, à une époque où les dirigeants de l'Union européenne avaient initialement promis de réduire leur dépendance au gaz russe. Cependant, les réalités sur le terrain suggèrent une tout autre tendance.
Les données indiquent que malgré les tensions géopolitiques et l'invasion de l'Ukraine, l'Europe n'a pas mis fin à ses achats de gaz russe. Les livraisons par tubes à travers les gazoducs Nord Stream ont été entravées et le Kremlin a réduit une partie de ses exportations de gaz. Cependant, les achats de gaz naturel liquéfié (GNL) russe, transportés par bateau, ont connu une augmentation spectaculaire de 40% au cours des sept premiers mois de l'année par rapport à la même période en 2021.
Les données indiquent également que la Belgique, avec son port de Zeebruges qui est un centre majeur de transbordement de GNL, ainsi que l'Espagne, sont devenus les deuxième et troisième plus grands acheteurs de GNL russe, suivant de près la Chine. Environ 16% des achats de GNL de l'Union européenne proviennent de la Russie, faisant ainsi de ce pays le deuxième fournisseur de combustible liquide pour l'Europe, juste après les États-Unis.
Alors que les tensions géopolitiques et la préoccupation pour la sécurité énergétique sont à l'ordre du jour, ces résultats soulèvent des questions sur la capacité de l'Europe à diversifier ses sources d'approvisionnement énergétique et à réduire sa dépendance au gaz russe. Malgré les efforts pour accroître l'indépendance énergétique, les réalités économiques et logistiques semblent conduire à des décisions contraires à cet objectif. La poursuite de cette tendance pourrait avoir des implications à long terme pour la sécurité et la stabilité énergétiques en Europe.
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