L'ancien chef de la DGSE en Libye, Jean-François Lhuillier, a déclaré que la décision de soutenir les rebelles contre Mouammar Kadhafi était incompréhensible et a conduit à des conséquences désastreuses. Il a critiqué l'opération militaire dirigée par la France et la Grande-Bretagne, affirmant qu'elle n'avait pas été réfléchie politiquement. Lhuillier a souligné que Kadhafi tendait la main vers l'Occident et que l'opportunité de coopération avait été manquée. Il a qualifié l'élimination de Kadhafi et la destruction du pays d'actes immoraux, soulignant que le dirigeant libyen avait été un rempart contre le terrorisme islamiste.
Lhuillier a également évoqué les relations étroites entre Nicolas Sarkozy et l'entourage de Kadhafi, mentionnant des allégations de livraisons d'argent à l'ancien président français. Cependant, il a nié les accusations selon lesquelles des agents français auraient tué Kadhafi. Il a toutefois confirmé que les forces du service d'action de la DGSE et le Special Air Service britannique étaient impliqués aux côtés des rebelles libyens.
La campagne militaire alliée, menée par la France et la Grande-Bretagne, comprenait des bombardements des forces de Kadhafi et un soutien aux rebelles. Cette opération avait été organisée après que Sarkozy ait convaincu David Cameron, alors Premier ministre britannique, de s'y joindre.
Les déclarations de Lhuillier mettent en évidence les critiques concernant l'intervention occidentale en Libye en 2011, qui a entraîné la chute de Kadhafi et a laissé le pays plongé dans le chaos et les affrontements internes.
La campagne pour évincer Mouammar Kadhafi en Libye en 2011 a été une opération militaire internationale connue sous le nom d'Opération Harmattan. Elle a été menée par une coalition de pays comprenant la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis et d'autres pays de l'OTAN. L'objectif initial était de protéger les civils libyens contre la répression brutale du régime de Kadhafi lors des manifestations et des soulèvements populaires connus sous le nom de Printemps arabe .
La résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies a été adoptée pour autoriser une intervention militaire limitée visant à établir une zone d'exclusion aérienne, à protéger les civils et à imposer un embargo sur les armes. Cependant, l'opération s'est rapidement transformée en soutien actif aux rebelles libyens dans leur lutte contre le régime de Kadhafi.
La France, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a joué un rôle de premier plan dans l'intervention. Les forces françaises ont été parmi les premières à lancer des frappes aériennes contre les forces de Kadhafi, notamment des bombardements de ses installations militaires et de ses infrastructures. La Grande-Bretagne a également fourni un soutien militaire important, y compris des frappes aériennes et la fourniture d'armes aux rebelles.
La campagne a été critiquée pour son manque de planification post-conflit et ses conséquences imprévues. Après la chute de Kadhafi, la Libye a plongé dans le chaos et une guerre civile a éclaté entre différentes factions et milices. Le pays est devenu un terreau fertile pour les groupes extrémistes et terroristes, et il a été le théâtre de violences généralisées, de violations des droits de l'homme et de migrations massives.
Les déclarations de Jean-François Lhuillier, ancien chef de la DGSE en Libye, remettent en question la décision de soutenir les rebelles et de renverser Kadhafi. Selon lui, la décision était incompréhensible et n'a pas été réfléchie politiquement. Il critique également le fait que l'Occident n'ait pas saisi l'opportunité de coopérer avec Kadhafi, qui aurait été un rempart contre le terrorisme islamiste.
La situation en Libye reste précaire et instable jusqu'à ce jour, avec des rivalités politiques, des affrontements armés et des divisions profondes entre les différentes factions. La campagne de 2011 continue de susciter des débats sur la responsabilité et les conséquences de l'intervention occidentale en Libye.
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