Le gouvernement français prévoit de dévoiler d'ici la fin de l'été un texte visant à créer une aide active à mourir , ouvrant ainsi le débat sur la légalisation de l'assistance au suicide voire de l'euthanasie. Les premières ébauches du texte sont attentivement scrutées par les partisans de la légalisation de l'aide à mourir ainsi que par les opposants à cette mesure.
L'Académie nationale de médecine a publié un avis tenant compte de la volonté du législateur de modifier le cadre actuel de la loi sur la fin de vie. Dans cet avis, elle accepte de mettre en place, de manière encadrée, de nouveaux droits pour aider les personnes à mourir dans les meilleures conditions possibles, en autorisant exceptionnellement l'assistance au suicide sous des conditions impératives.
Cependant, cette perspective d'une nouvelle loi rencontre une forte opposition de la part des professionnels de santé qui soulignent que donner la mort n'est pas un soin .
L'Académie de médecine souligne également la nécessité de garanties strictes en cas de reconnaissance de l'assistance au suicide, telles qu'une évaluation collégiale préalable à toute décision et une autorisation et prescription du produit létal sans son administration par les médecins et soignants, afin de préserver la liberté de choix ultime du patient.
En outre, l'Académie insiste sur la nécessité de développer sur l'ensemble du territoire une offre de soins palliatifs correspondant aux besoins et accompagnée des ressources nécessaires, si l'assistance au suicide était reconnue par le législateur.
L'institution exclut toutefois l'euthanasie, qui consiste en l'administration d'un produit létal par un tiers à la demande d'une personne. Cette pratique est rejetée par les professionnels et les associations d'accompagnement en fin de vie, notamment en raison de sa portée morale et symbolique et de sa transgression du Serment d'Hippocrate prêté par les médecins.
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