Une enquête préliminaire pour traite d'êtres humains et travail dissimulé a été ouverte par le parquet de Lille concernant la halte Saint-Jean, une antenne d'Emmaüs située à Saint-André-lez-Lille, dans le Nord de la France. Depuis deux semaines, une vingtaine de sans-papiers sont en grève au sein de la communauté Emmaüs, dénonçant des conditions de travail assimilées à de l'esclavage.

Les membres de la communauté, logés sur place, doivent participer à des activités solidaires non contraignantes en échange de leur hébergement, selon le communiqué de la Halte Saint-Jean. Cependant, les grévistes affirment que le rythme et les conditions de travail sont bien plus exigeants que ce qui était convenu initialement. Ils dénoncent également des méthodes de la directrice du site, des menaces d'expulsion, des colis alimentaires périmés et des promesses non tenues concernant leur situation administrative.

Emmaüs France a promis un audit externe suite à ces accusations, tandis que la direction locale nie les allégations portées par les grévistes. La situation a provoqué des réactions indignées de la part d'activistes et de défenseurs des droits des travailleurs, certains évoquant le contraste avec les principes humanitaires défendus par l'Abbé Pierre, fondateur d'Emmaüs.