Le journaliste mexicain Nelson Matus a été tragiquement tué samedi dans la station balnéaire d'Acapulco, dans l'État de Guerrero, au Mexique. En tant que directeur du site d'information local Lo Real de Guerrero, il a été abattu en plein jour dans sa voiture sur un parking dans le quartier d'Emiliano Zapata, au nord de la ville.

Les autorités ont ouvert une enquête pour homicide qualifié par arme à feu et ont promis de ne négliger aucune piste dans cette affaire. Matus, un enquêteur chevronné, avait déjà survécu à deux tentatives d'assassinat en 2017 et 2019, selon les médias locaux. Son portail d'information, Lo Real de Guerrero, était spécialisé dans les faits divers et avait publié un article le jour même sur la découverte de restes humains dans des sacs noirs près d'un hôtel à Acapulco.

L'État de Guerrero est l'une des régions les plus touchées par la violence liée au narcotrafic au Mexique. Les journalistes, en particulier ceux qui couvrent les faits divers, sont particulièrement vulnérables dans un contexte de niveaux de violence élevés, selon la déléguée mexicaine de Reporters sans Frontières (RSF), Balbina Flores.

Ce meurtre survient dans un contexte où la situation des journalistes au Mexique reste préoccupante. Il y a une semaine, le corps du journaliste Luis Martin Sanchez a été découvert dans l'État de Nayarit, trois jours après sa disparition. Les journalistes mexicains ont manifesté dans plusieurs villes pour protester contre cet assassinat, et le Haut-Commissariat de l'ONU au Mexique a appelé à une enquête rapide et efficace.

Malheureusement, il s'agit du cinquième meurtre d'un journaliste cette année au Mexique et du deuxième à Acapulco. Les enquêtes sur la corruption, la criminalité et les cartels de la drogue sont souvent extrêmement risquées pour les journalistes. Le Mexique a été classé comme le pays le plus meurtrier pour les journalistes en 2020 par Reporters sans Frontières, avec 13 journalistes tués. Depuis l'an 2000, plus de 150 journalistes ont été tués dans le pays, selon RSF. Les crimes contre les journalistes restent souvent impunis, et la collusion entre les autorités et le crime organisé est une menace sérieuse pour leur sécurité et pour le système judiciaire du pays.