Une enquête menée par l'ONG française Global Health Advocate a révélé que les plus grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux, dont Pfizer, Sanofi et AstraZeneca, ont dépensé plus de 30 millions d'euros entre 2020 et 2021 pour exercer une influence sur l'Union Européenne et imposer leurs décisions concernant les contrats d'achat de vaccins. Selon le rapport de l'ONG, environ 100 réunions ont eu lieu entre les représentants de Big Pharma et les hautes personnalités de l'UE entre janvier 2020 et septembre 2022.

Le rapport met également en évidence des conflits d'intérêts préoccupants, notamment le cas de Richard Bergström, désigné par le gouvernement suédois pour négocier avec les laboratoires pharmaceutiques, qui était auparavant directeur de l'EFPIA, une organisation proche de Pfizer, Sanofi et Johnson & Johnson.

Le Global Health Advocate souligne également l'attitude de la Commission Européenne dirigée par Ursula von der Leyen, qui a signé un contrat de plusieurs milliards d'euros avec Pfizer, permettant au laboratoire américain de dicter les règles du jeu et de contrôler les informations partagées avec le public. Les laboratoires pharmaceutiques ont exercé une forte pression sur les États membres de l'UE en menaçant de couper les investissements s'ils acceptaient la demande de lever les brevets formulée par l'Inde et l'Afrique du Sud.

Cependant, malgré les demandes répétées de transparence concernant les contrats d'achat de vaccins, la Commission Européenne a refusé de les rendre publics, suscitant des tensions au sein de l'UE. Le PDG de Pfizer a également catégoriquement refusé de témoigner devant le Parlement Européen. Cette révélation met l'UE dans l'embarras, d'autant plus qu'elle fait suite au scandale du QatarGate qui a entraîné la démission de l'ex-présidente du Parlement Européen, Eva Kaili.