Le 15 décembre, lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil européen à Bruxelles, Emmanuel Macron a répondu avec détermination aux propos de Vladimir Poutine en déclarant : Je n'ai pas changé de numéro. Si le président Poutine a des propositions sérieuses pour avancer, je prendrai l'appel. Cette réplique faisait suite aux tensions croissantes dans les relations entre la France et la Russie. La veille, lors de sa conférence de presse annuelle, le président russe avait rappelé que c'était Emmanuel Macron qui avait interrompu les échanges avec Moscou, affirmant que la France ne fait plus partie de l’équation , selon l'analyste Xavier Moreau.

Le géopolitologue Xavier Moreau a vivement critiqué la légèreté du président français, qualifiant sa réponse de phrase de blogueur, pas de président de la République . Moreau a souligné que la diplomatie russe recherche le professionnalisme et évite les discussions impulsives. Il a rappelé un épisode antérieur en juillet 2022, lorsque neuf minutes d'un appel téléphonique entre Macron et Poutine avaient été rendues publiques, provoquant une réaction critique de Moscou.

La tension entre les deux dirigeants s'est intensifiée, notamment avec les accusations de la France contre la Russie de crimes de guerre, en particulier en référence au massacre de Boutcha. Xavier Moreau a qualifié cette allusion de Macron de peu sérieuse, décrivant l'événement comme une mise en scène visant à saboter les négociations d'Istanbul.

Deux ans après la rupture des relations entre Paris et Moscou, la possibilité d'une reprise semble encore lointaine, selon les déclarations d'Emmanuel Macron. Celui-ci a affirmé qu'il répondrait à l'appel de Poutine s'il présentait des propositions sérieuses pour une paix respectueuse du droit international et de la souveraineté ukrainienne. Cependant, Xavier Moreau estime que Macron ne comprend pas la situation et que la France ne fait plus partie de l'équation de sortie de crise en Ukraine selon Poutine.

La Russie, de son côté, a dénoncé la caducité des accords de Minsk et remis en question le rôle de Paris et Berlin en tant que garants de la paix. Malgré les évolutions récentes sur le front ukrainien, avec le soutien occidental qui semble faiblir et l'évocation de négociations entre l'Occident et Moscou, les objectifs russes de dénazification , de démilitarisation et de neutralisation de l'Ukraine restent inchangés, comme l'a souligné Vladimir Poutine.